Le Pot au Noir, également connu sous le nom de zone de convergence intertropicale, est une région située dans l’océan Atlantique, entre l’Afrique centrale et l’Amérique du Sud. Il résulte de la collision des vents alizés provenant des deux hémisphères. Dans cette zone, de grands nuages noirs se forment et le vent peut être très violent, accompagné de fortes pluies, ou au contraire, être totalement inexistant. Son imprévisibilité fait de cette région un cauchemar pour les marins.
D’ou vient le terme « Pot au Noir »
Le pot au Noir fait partie des ces zones océaniques, comme le Point Nemo, que même les terriens connaissent. Cette expression pourrait provenir d’une ancienne expression portugaise signifiant « masse noire informe » faisant référence aux nuages noirs rencontrés par les marins dans cette zone.
Au 17ème siècle, ce terme était également utilisé par les navigateurs pour désigner une zone dangereuse à éviter lors de jeux comme colin-maillard. Une autre hypothèse concernant l’origine de ce terme fait référence à l’époque de l’esclavage, lorsque les navires négriers jetaient par-dessus bord les esclaves malades dans cette zone afin d’éviter la propagation des maladies à bord.
Caractéristiques météorologiques du Pot au Noir
Le Pot au Noir est une zone de convergence intertropicale, qui est une zone météorologique très instable. Généralement, il se situe entre le 8°N et le 3°N pour sa partie atlantique, s’étendant sur plusieurs centaines de kilomètres du nord au sud. Les marins peuvent le repérer à distance, jusqu’à 100 miles, grâce à ses imposants nuages.
L’activité et la taille du Pot au Noir dépendent de la force des vents alizés et de la température de l’eau. C’est l’évaporation qui crée ces immenses nuages appelés cumulonimbus, pouvant s’élever jusqu’à 12 000 mètres d’altitude. Dans cette zone, les navigateurs peuvent rencontrer du brouillard, des pluies torrentielles, des orages, des éclairs, des rafales de vent violentes, voire même des trombes d’eau ou encore des feux de Saint-Elme.
Pourquoi les navigateurs redoutent-ils le Pot au Noir ?
Les marins craignent cette zone en raison de l’imprévisibilité des conditions météorologiques : les vents peuvent passer de 0 à 35 nœuds ou changer de direction en un instant. Néanmoins, il semblerait que passer entre le 27ème et le 30ème degré offrirait les meilleures chances de succès, car cela correspond généralement à la partie la plus étroite du Pot au Noir.
L’impact du Pot au Noir sur les courses à la voile
Pour les navigateurs participant à des compétitions comme le Vendée Globe, traverser le Pot au Noir peut être un facteur déterminant dans le classement final de la course. En effet, un premier voilier peut réussir à éviter les conditions trop calmes ou trop mauvaises pendant que d’autres concurrents se retrouvent bloqués et prennent du retard.
D’autre part, les compétiteurs peuvent être piégés par cet obstacle imprévisible non seulement lors du passage aller, mais également lors du retour. Ainsi, la traversée du Pot au Noir représente une étape cruciale des courses à la voile, qui doit être affrontée deux fois durant leur parcours.
Quelques conseils pour les marins
- Toujours surveiller la météo et anticiper les changements abruptes de conditions offertes par le Pot au Noir.
- Se préparer à ajuster constamment sa stratégie et son itinéraire en fonction de l’évolution de la situation.
- Faire preuve de patience et de persévérance face aux défis posés par cette zone redoutée.
Le Pot au Noir est un phénomène naturel fascinant qui suscite autant de curiosité que de crainte chez les navigateurs. Si cette zone n’est pas réellement dangereuse, elle demeure néanmoins imprévisible et constitue un véritable défi pour ceux qui doivent la traverser lors de courses à la voile. Les marins devront donc s’armer de patience, d’ingéniosité, et de courage pour surmonter l’épreuve du Pot au Noir.