Gestion du flétan blanc : la France et le Canada concluent un accord après huit ans de négociations

Le vendredi 20 septembre 2024, la France et le Canada ont conclu un accord historique sur la répartition du quota de flétan blanc entre les deux pays, scellant ainsi une négociation complexe débutée en 2016. Cet accord, annoncé à l’issue d’un échange direct entre le Président de la République française et le Premier ministre canadien, constitue une étape essentielle pour la gestion durable des ressources halieutiques de l’Atlantique Nord-Ouest.

Un accord pour préserver la durabilité des ressources halieutiques

L’accord obtenu marque un tournant dans la gestion des ressources maritimes entre les deux pays, dont les eaux sont en partie partagées avec l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon. Les négociations, relancées de manière intensive depuis un an et demi, ont abouti à une répartition des quotas qui concilie les intérêts des deux États tout en prenant en compte les spécificités de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Désormais, la France se voit attribuer 3 % du total admissible de captures (TAC) de flétan blanc pour la campagne 2024-2025, soit 147 tonnes, un volume supérieur à la moyenne historique de débarquement pour ce territoire. Cet effort de coopération entre la France et le Canada s’inscrit dans une volonté commune de garantir une exploitation durable du flétan blanc, une espèce à forte valeur ajoutée. La mémoire de la crise de la pêche à la morue, dont l’effondrement dans les années 80-90 avait lourdement affecté les écosystèmes et les communautés locales, a guidé les discussions vers un compromis axé sur la préservation de l’environnement marin.

Sur le même sujet:   Le Nautic de Saint-Malo : Un nouveau Salon Nautique annoncé pour avril 2025

Un levier pour le développement économique de Saint-Pierre-et-Miquelon

Outre l’aspect écologique, cet accord représente une opportunité économique majeure pour Saint-Pierre-et-Miquelon. En consolidant les volumes de captures, il offre aux professionnels de la pêche de l’archipel de nouvelles perspectives de développement, notamment par l’autorisation du débarquement du flétan blanc dans les ports canadiens. De plus, les prises accessoires dans les eaux canadiennes seront également possibles pour les pêcheurs français ciblant d’autres espèces inscrites dans l’accord de pêche franco-canadien de 1972.

« Je salue l’aboutissement des négociations sur le flétan blanc qui ont fait l’objet de nombreux échanges entre la France et le Canada », a déclaré Fabrice Loher, ministre délégué chargé de la Mer et de la Pêche. « Cet accord permet de répondre aux attentes de Saint-Pierre-et-Miquelon tout en renforçant la durabilité de la pêche d’une espèce à forte valeur ajoutée et en améliorant la connaissance scientifique. »

Un partenariat scientifique renforcé

Par ailleurs, l’accord prévoit un renforcement de la coopération scientifique entre la France et le Canada. Ce partenariat permettra d’approfondir les connaissances sur le flétan blanc et de mieux évaluer les impacts environnementaux de la pêche sur cette espèce. La collaboration avec l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et les experts canadiens sera cruciale pour affiner les stratégies de gestion et assurer une pêche durable sur le long terme.

Une base solide pour de futures négociations

Cet accord bilatéral entre la France et le Canada, qui n’a pas de limitation de durée et sera révisable tous les trois ans, pourrait servir de modèle pour de futures discussions avec d’autres États pêchant le flétan blanc dans les eaux de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest. En réaffirmant leur volonté de gérer ensemble les ressources halieutiques transfrontalières, la France et le Canada montrent la voie d’une coopération internationale renforcée pour la préservation des écosystèmes marins.

Sur le même sujet:   Fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne : une décision difficile mais nécessaire

L’accord sur le flétan blanc marque ainsi une avancée majeure pour la gestion partagée des ressources halieutiques, assurant un équilibre entre préservation de l’environnement, développement économique et collaboration scientifique.