Le ministre de la Mer et de la Pêche, Fabrice Loher, a annoncé une nouvelle fermeture temporaire de la pêche dans le golfe de Gascogne pour le début de l’année 2025. Cette mesure, prise en réponse aux échouages massifs de petits cétacés sur les côtes, vise à réduire les captures accidentelles de ces espèces protégées. Depuis 2016, la situation a pris une tournure alarmante, avec des centaines de dauphins et autres cétacés retrouvés morts sur les plages de l’Atlantique, victimes des activités de pêche.
L’hiver dernier, une première fermeture spatio-temporelle avait été mise en place dans cette région. Les résultats préliminaires sont encourageants, avec une baisse estimée à 76 % de la mortalité des cétacés, comparé aux saisons précédentes. Fort de ces chiffres, le ministre a réitéré la fermeture pour un mois, début 2025. Cette décision, bien qu’obligatoire à la fois au niveau national et européen, demeure une source de tension pour les professionnels du secteur, déjà fragilisés par les pressions économiques.
Un équilibre délicat entre protection et activité économique
Fabrice Loher a tenu à rappeler son engagement à soutenir les pêcheurs face à ces restrictions. « Le gouvernement est conscient des sacrifices consentis par les professionnels, et nous saluons leur sens des responsabilités », a-t-il déclaré lors d’une réunion le 15 octobre dernier avec les représentants de la filière. Il a également insisté sur l’équité de la mesure, précisant que tous les navires, y compris ceux battant pavillon étranger, seront soumis aux mêmes règles en fonction de leurs engins de pêche.
Cette fermeture ne concerne en effet qu’un certain type de bateaux, mais l’impact sur la profession reste considérable. Le ministre a assuré que des mesures d’accompagnement seront mises en place pour soutenir les armateurs touchés par cette décision. Dans les prochains jours, ces derniers recevront un courrier les informant des modalités de la fermeture, et des réunions avec les services de l’État seront organisées pour les aider à la mise en œuvre du plan cétacés.
Vers une solution durable d’ici 2027 ?
Le ministère de la Mer reste conscient que cette fermeture n’est qu’une réponse temporaire. L’objectif à long terme est de parvenir à une solution pérenne d’ici 2027, afin d’éviter la récurrence de telles mesures. Le plan d’actions en faveur des cétacés, en cours de déploiement, se veut ambitieux : il inclut l’équipement des navires avec des dispositifs d’effarouchement, tels que des pingers, ainsi que des caméras pour collecter des données scientifiques précises.
Fabrice Loher a rappelé que la levée des fermetures dépendra de l’efficacité des dispositifs déployés et de la coopération des pêcheurs. « Il est impératif que la filière s’engage pleinement dans cette démarche pour protéger à la fois la biodiversité marine et l’avenir de notre secteur », a-t-il souligné.
Alors que la France est soumise à des obligations européennes strictes, le gouvernement doit jongler entre la préservation des ressources naturelles et la pérennité des activités économiques dans les régions concernées. Si la fermeture temporaire du golfe de Gascogne apparaît comme une étape incontournable, elle n’en reste pas moins un défi de taille pour les pêcheurs, dont l’avenir semble plus incertain que jamais.