L’histoire de la Course au large est faite de grands noms. Des skippers qui ont marqué des courses, comme la Route du Rhum. Alain Colas fait partie de ces gens de mer dont la disparition a créé une légende. Mais se rappeler uniquement de sa disparition serait une insulte à sa carrière de skipper de course au large. Retour sur un destin d’une autre époque.
Alain Colas est considéré comme un des pionniers de la course en solitaire. Bien évidemment, d’autres grands marins, avant lui, ont navigué en solo dans des conditions exceptionnelles. je pense à Robin Knox-Johnston, Eric Tabarly ou encore Jean Lacombe. Mais Alain Colas a marqué l’histoire par ses exploits et sa disparition mystérieuse en pleine mer. Plongez dans l’histoire fascinante de ce navigateur hors du commun.
Le parcours d’Alain Colas, une ascension fulgurante
C’est au milieu des années 60 que le jeune Alain Colas se découvre une passion pour la voile. Il fait ses débuts sur le bateau familial en Bretagne, avant de croiser la route d’Éric Tabarly, l’autre géant des mers. Ce dernier l’intègre dans son équipe à bord du Pen Duick lors de la course Sydney-Hobart. Cette expérience marque le début de son ascension dans le monde de la voile.
En 1972, Alain Colas remporte la Transat anglaise, sa première grande victoire en solitaire. Il est le premier marin français à remporter cette course prestigieuse, et ce à bord du Pen Duick IV, un trimaran révolutionnaire conçu par Éric Tabarly. Sa victoire fait la une des journaux, de Paris Match à Ouest France et il devient une figure emblématique du monde nautique.
Alain Colas et la Route du Rhum, un défi sans précédent
En 1978, Alain Colas participe à la toute première édition de la Route du Rhum. Cette course transatlantique en solitaire est un défi de taille : départ de Saint-Malo, arrivée à Pointe-à-Pitre, près de 6000 kilomètres à parcourir en solitaire.
Alain Colas s’aligne au départ à bord du Club Méditerranée, un monocoque de 72 mètres. Malgré une préparation minutieuse, la course est difficile. Jean-François, son frère, resté à terre, attend avec anxiété les nouvelles du navigateur. Malheureusement, Colas échoue à la troisième place, derrière Mike Birch et Éric Tabarly. Mais sa participation à cette première Route du Rhum reste gravée dans les mémoires.
La disparition mystérieuse d’Alain Colas
En 1978, Alain Colas décide de se lancer dans un défi de taille : le tour du monde en solitaire et sans escale. Au départ de New-York, le navigateur compte rejoindre San Francisco par le Cap Horn. Il embarque à bord du Manureva, son trimaran de 22 mètres.
Tout semble aller pour le mieux jusqu’à ce que le 16 novembre 1978, à 11h20, la terre perde tout contact avec Alain Colas. Sa disparition fait la une des journaux du monde entier. Malgré d’importantes recherches, ni le marin ni le Manureva ne sont retrouvés. L’incertitude demeure et la disparition d’Alain Colas devient l’une des plus grandes énigmes de l’histoire de la navigation.
L’héritage d’Alain Colas : une figure mythique de la voile
Malgré sa disparition tragique, Alain Colas reste une figure emblématique du monde de la voile. Son audace, sa ténacité et son esprit d’aventurier lui ont permis de repousser les limites de la navigation en solitaire. Des navigateurs comme Olivier de Kersauson ou Jean-François ont suivi ses traces et ont fait perdurer son héritage.
Ainsi, en hommage à ce marin d’exception, une fondation porte son nom depuis 1994. La Fondation Alain Colas a pour mission de transmettre aux jeunes générations la passion de la mer et de la voile.
Alain Colas fut un marin d’exception et un pionnier dans le monde de la voile. Du Pen Duick à la Route du Rhum, en passant par la Transat anglaise, il a marqué l’histoire de la navigation en solitaire. Son parcours, son audace et sa disparition mystérieuse continuent de fasciner. Alain Colas reste à jamais gravé dans la mémoire collective comme un marin étoile, un navigateur hors du commun qui a su laisser un héritage indélébile dans le monde de la voile.